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Acquisition japonaise : l’entreprise familiale cède le contrôle

Coupure de presse de la Gazette en 1975 avec titre disant que la famille Bruck cède l'entreprise à des japonais, avec une photo de M. Bruck et un japonais.

L’acquisition de l’entreprise à la une de la Gazette, 1973

Poussé par la compétition des entreprises asiatiques dans le marché du textile et le manque de relève, Gerald Bruck cède le contrôle de la compagnie en juillet 1973. Toyobo Co. Ltd, un géant japonais du textile, et Marubeni Corporation, une compagnie japonaise spécialisée dans le commerce international, deviennent actionnaires majoritaires.

Des milliers de fils sortent d'une machine comme des rayons lasers.

Ourdissoir moderne pour l’opération du tissage, vers 1974

Modernisation et rationalisation des opérations
De 1973 à 1976, les nouveaux propriétaires japonais mettent en œuvre un important programme visant à améliorer la rentabilité des opérations et à se spécialiser dans le tissu polyester de haute qualité. D’une part, ils modernisent l’usine de Cowansville au coût de 6 600 000 $ avec l’achat de nouveaux équipements : métiers à lances (rapier loom) et à eau (water loom), encolleuse spécialisée, code-barres. D’autre-part, ils arrêtent les opérations de texturation de l’usine de Saint-Jean-sur-Richelieu en 1975 et celles de tricotage circulaire de l’usine de Sherbrooke en 1976.

Photo de groupe en noir et blanc avec trois hommes et deux femmes dont une en kimono japonais

Délégation japonaise à la Maison Bruck, 1974

Une culture d’entreprise différente
La nouvelle gouvernance entraîne un choc culturel entre les employés et leurs nouveaux patrons. Les deux parties cherchent à se comprendre mais la communication est difficile. Les pratiques de gestion japonaises, qui prônent le consensus et l’esprit de groupe, se heurtent au modèle hiérarchique nord-américain et les travailleurs résistent au changement. Les dirigeants japonais s’efforcent de maintenir de bonnes relations, entre autres en invitant des cadres au Club de la Bruck ou dans de grands restaurants japonais à Montréal.

Photo noir et blanc d'un ouvrier qui surveille un appareil avec plusieurs gros rouleaux de tissus empilés.

Séchoir à cylindres, 1973

Des efforts infructueux, un rendement insuffisant
Le fossé culturel est cependant trop profond. Surtout, les analyses de rendement sont alarmantes. Malgré des efforts importants et un soutien financier incessant, les Japonais décident, fin 1978, de revendre la société Bruck Mills, au bord de la faillite, à Consolidated Textiles Mills.