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De l’or!

carte de la Colombie Britannique

Carte montrant les champs aurifères de la Colombie-Britannique et les lieux connexes

La ruée vers l’or de la région du fleuve Fraser connaît son apogée de 1858 à 1863 environ et mène à l’arrivée de 30 000 mineurs en Colombie-Britannique. Cet évènement incite le gouverneur James Douglas à solliciter la venue de la communauté noire de San Francisco en 1858.

La majorité de ces colons noirs arrivent à Fort Victoria afin de trouver une sécurité pour leur famille et de vivre à l’abri de la discrimination pratiquée aux États-Unis. Mais l’attrait de l’or comptait aussi pour certains.

Le révérend Edward Cridge est le premier ministre du culte à organiser une assemblée de prière avec le « Comité des Pionniers » lorsqu’ils arrivent en avril 1858 pour rencontrer le gouverneur Douglas. Il les invite aussi à venir prier dans son église lorsqu’ils s’installent à Victoria. En mai 1858, il note dans son journal que deux hommes, M. Clarke et M. Abernathy, lui déclarent être venus ici pour trouver de l’or, mais qu’ils sont retournés aux États-Unis pour acheter la liberté de leur famille réduite à l’esclavage. Malheureusement leur histoire exacte reste inconnue.

Par ailleurs, on sait que Charles Alexander a passé du temps dans les champs aurifères du fleuve Fraser et qu’il a utilisé ses revenus pour établir sa famille à Victoria.

Les récits d’extraction d’or présentés ici sont aussi variés que la chance qu’ont eue les mineurs, confrontés aussi à beaucoup de discrimination.

Le litige le plus complexe oppose la compagnie Aurora à la compagnie Davis pendant quatre années, de 1862 à 1866, concernant une concession à Williams Creek. L’Aurora est entièrement composée de mineurs blancs alors que la Davis résulte de la fusion de la Harvey-Dixon, exploitée par des Noirs, et de la Davis, opérée par des Blancs. En juin 1866, un jury rend un verdict selon lequel la concession serait divisée en parts égales entre l’Aurora et la Davis. Insatisfait de la décision du jury, le juge en chef Matthew Baillie Begbie intervient. Ne tenant pas compte des règlements miniers de la colonie, le juge réinterprète la cause et accorde la majeure partie de la concession à l’Aurora, statuant que les Noirs n’ont droit à aucune part, même pas à celle accordée à la Davis.

homme à barbe grise debout, vêtu d’une tenue de cérémonie maçonnique

Samuel Booth, associé de l’Industry Company

L’Industry Company : Durant l’été 1864, quatre hommes, Samuel Booth, George Munro, John Tyrel et William Dyer découvrent de l’or sur la rivière Leech, à environ 65 km à l’ouest de Victoria. Le 4 août 1864, le journal local mentionne : « Ce splendide spécimen d’or semble d’une grande pureté. Lors de sa pesée, on découvre qu’il contient 4 onces, 6 pennyweights, soit 73,20 $ !! » (environ 2 500 $ en 2020). Les 4 hommes forment alors l’Industry Company, mais leur course au minerai est éphémère, car aucune autre découverte importante ne se produit.

Ruée vers l’or du Cariboo de 1861 à 1867 près de Barkerville. On a découvert dans les archives de Barkerville des permis d’exploitation minière accordés à une douzaine d’hommes noirs et à une femme, Rebecca Gibbs, durant la période allant de 1862 à 1871.

L’enterprise Discovery: Henry McDame, John Robert Giscome et d’autres partenaires forment l’entreprise Discovery. Ils explorent et exploitent des mines dans le nord de la Colombie-Britannique à partir de 1859 environ. En 1874, un rapport sur les mines en Colombie-Britannique indique qu’ils ont extrait de l’or d’une valeur de 6 000 $ (environ 190 000 $ en 2020) dans la région de McDame Creek. Cet endroit, exploré principalement par McDame, est d’abord appelé Nigger Creek par les habitants de la région. Il est plus tard remplacé par McDame Creek par la Commission de toponymie du Canada. Henry McDame découvre ensuite de l’or à Lorne Creek en 1884 (BC Mines Report, 1930, p.154), mais à la fin de cette année-là, il est fauché, puis hospitalisé à Victoria. Après son rétablissement, il retourne à l’exploitation minière et jalonne une autre concession dans le nord avec un nouveau partenaire, Samuel Booth, de l’ancienne Industry Company.

Panneau Giscome Portage Trail suspendu à une arche en bois

Entrée du sentier Giscome Portage

Robert Giscome a beaucoup plus de chance. À sa mort en 1907, à l’âge de 75 ans, il lègue sa fortune, évaluée à 21 000 $ (environ 600 000 $ en 2020), à sa propriétaire, Mme Ella Cooness. En 1863, un guide de la nation Lheidli T’enneh le conduit avec McDame sur un sentier qui porte aujourd’hui le nom de sentier Giscome-Portage. Giscome continue d’exploiter des mines dans le nord de la Colombie-Britannique. Après environ 30 ans d’exploitation et d’exploration, Giscome se retire à Victoria et investit ses gains dans l’immobilier. Le 17 juillet 1997, le sentier Giscome-Portage est désigné comme site officiel du patrimoine de la Colombie britannique. Le réseau des parcs de la Colombie-Britannique prend en charge la gestion du sentier lorsqu’il est désigné comme zone protégée en l’an 2000.

Victoria Black Peoples Society. « A Catalogue of Information and Sources of Information Pertaining to Blacks in British Columbia » (catalogue d’informations et de sources concernant les Noirs en Colombie-Britannique), 1978;
Cecil Giscombe, Département d’anglais de l’Université de l’État de l’Illinois pour la Giscome Portage Historical Society, aujourd’hui la Huble Homestead/Giscome Portage Heritage Society.