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Renaissance (2005–2020)

L’explosion soudaine du marché des voitures électriques au milieu des années 2000 et 2010 peut être directement attribuée au succès de la batterie lithium-ion. Inventée dans les années 1970 mais commercialisée seulement à la fin des années 1990, la batterie au lithium est la « batterie miracle » que les inventeurs (dont Thomas Edison) recherchent depuis les années 1920 : elle est dense en énergie, relativement légère et durable. Cette nouvelle génération de batteries, associée aux commandes informatiques et aux matériaux légers mis au point pour les voitures dans le cadre de la réglementation des années 1990, entraîne une profusion de voitures hybrides, hybrides rechargeables et entièrement électriques sur le marché automobile.

Photo couleur d'une voiture électrique garée à une station de recharge. Panneau de la station : TESLA

Au cours des deux dernières décennies, les voitures électriques et les bornes de recharge, à l’origine une rareté sur les routes canadiennes, sont devenus une partie intégrante de nos déplacements quotidiens. Une Tesla Model S à Toronto, 2017.

L’élément déclencheur de ce nouvel essor est la commercialisation des premiers roadsters Tesla, en 2008, dans le monde entier et au Canada. Avec un prix dépassant souvent les 80 000 dollars américains, ces voitures spécialisées sont réservées aux riches et ne constituent pas des véhicules de grande diffusion. Néanmoins, avec leurs batteries lithium-ion, elles peuvent atteindre une vitesse et une autonomie comparables à celles des voitures à essence sur le marché, ce qui incite de nombreux grands constructeurs automobiles à réévaluer la viabilité commerciale des véhicules électriques.

En 2011, des dizaines de véhicules électriques équipés de batteries au lithium sont vendus dans le monde. Le marché connait une croissance exponentielle. La demande de voitures électriques est élevée au point que, pour la première fois depuis les années 1920, de petits constructeurs de voitures électriques arrivent également à s’implanter.

Au Canada, des entreprises comme la ZENN Motor Company de Toronto commencent à produire des petites séries de véhicules électriques commerciaux. Des entreprises industrielles comme la Canadian Electric Vehicles Ltd. d’Errington, en Colombie-Britannique, prospèrent grâce à la baisse du coût des moteurs et des batteries électriques. La production des grands fournisseurs de pièces automobiles, comme Magna International d’Aurora, en Ontario, passe des moteurs et des réservoirs d’essence aux systèmes de contrôle informatique et aux batteries.

Photo couleur d'un bus dans une rue de banlieue. Texte sur le côté : Bus électrique

Un bus électrique de Toronto, 2020. Les villes de Toronto, Vancouver et Ottawa se sont toutes engagées à adopter des parcs d’autobus entièrement électriques ou hybrides au cours de la prochaine décennie.

 

Entre 2010 et 2020, le nombre de véhicules électriques dans le monde décuple. Les véhicules électriques occupent désormais une place importante sur le marché de l’automobile et sont un facteur important dans la réduction de la pollution et des émissions dans le monde entier.

Mobilité électrique oui, mais mobilité verte ?

Les véhicules électriques sont généralement commercialisés comme une solution respectueuse de l’environnement et non polluante, mais la croissance de ce marché dans le monde soulève des préoccupations nouvelles et inattendues en matière de pollution et d’émissions. Les véhicules électriques imposent des contraintes accrues à l’approvisionnement en électricité et aux systèmes de production. Cette contrainte risque de transférer les impacts environnementaux de la conduite des véhicules au réseau électrique d’un pays, ce qui est particulièrement préoccupant pour les pays qui utilisent des systèmes de production d’énergie à base de pétrole ou de charbon. Comme au début du 20e siècle, la pollution causée par les véhicules électriques est hors de la vue et donc hors de l’esprit.

Photo couleur d’une pierre aux incrustations métalliques.

Minerai de nickel extrait au Canada, un composant essentiel de la technologie des batteries. L’extraction du nickel peut libérer de nombreuses toxines environnementales.

La nouvelle technologie des batteries a également des répercussions inattendues sur l’environnement. Si les batteries lithium-ion sont recyclables, la technologie du recyclage est souvent coûteuse ou difficile d’accès. Une fois utilisée, cette technologie verte finit donc souvent à la décharge. Le lithium contenu dans les batteries (et d’autres matériaux, tels que le nickel et le cadmium) est une ressource non renouvelable qui doit être extraite des mines ou du sol.

La situation du salar d’Atacama au Chili, la plus grande source de lithium le plus pur au monde, est un exemple des nombreux problèmes environnementaux aggravés par la nouvelle demande de batteries. Une grande partie du lithium contenu dans les gisements doit être extraite et purifiée à l’aide d’eau douce, ce qui nuit à l’approvisionnement local en eau potable et crée de vastes bassins d’eaux résiduaires contaminées par les métaux. La région est également un habitat unique pour une grande variété d’animaux sauvages, un habitat qui est endommagé par l’expansion des activités minières.

Photo satellite d'un désert de sel découpé en bassins massifs en forme d’arceaux.

Vue satellite d’une mine de lithium en Argentine. Une grande partie de l’approvisionnement mondial en lithium provient de mines à ciel ouvert dans des salars comme ceux-ci.

 

La technologie des voitures électriques est incontestablement vitale pour l’avenir du transport humain, mais ses coûts et son impact réels sont encore à l’étude. À mesure que nous progressons, il sera crucial de stabiliser ces impacts.