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Maude revient à Montréal

Schéma en noir et blanc du système cardiovasculaire montrant un défaut du septum ventriculaire et dextroposition de l’aorte, encre noire sur papier blanc.

Extrait de Clinical lecture on the differential diagnosis of congenital cardiac disease, 1934

 

Maude Abbott est de retour à Montréal en 1897 à l’âge de 28 ans. La situation des femmes en médecine a changé, on sent plus d’ouverture et de reconnaissance. Elle ouvre son cabinet de pratique médicale tout près de l’Université McGill sur la rue Mansfield. Maude entretient de bonnes relations avec ses collègues médecins qu’elle côtoie à l’Hôpital Royal Victoria. À la demande du docteur C.F. Martin, directeur de l’Hôpital général de Montréal, elle entreprend des recherches et publie un article sur les bruits fonctionnels du cœur. « Cet article, On so-called functionnal heart-murmurs, a été présenté et lu en mon nom personnel par le docteur James Stewart à la Société médico-chirurgicale de Montréal puisque je n’y étais pas membre et que les femmes n’étaient pas encore admises à la Société médicale. »

Photographie en noir et blanc avec détails colorés d’une femme adulte, épaules et tête. Elle regarde l’objectif, la tête tournée de trois-quarts. Ses yeux bleu pâle sont rougis et ses cheveux sont rouge-roux. Elle a les lèvres et les sourcils fins et des taches de rousseur sur les joues et le nez. Elle porte un chandail blanc, le col arrêtant au milieu du cou.

Blue Mary, 1934

Son premier article scientifique impressionne la communauté médicale et déclenche un engouement soudain pour son travail. Peu de temps après, une résolution proposée par le docteur George Adami est entérinée presque unanimement par les médecins de la Société. Le 21 mars 1898, Maude Abbott devient la première femme admise au sein de la société médicale de Montréal.

 

Une seconde publication portant sur un cas de cirrhose pigmentaire affectueusement surnommé Blue Mary (le premier cas de coloration bleutée de la peau observé chez une femme) confère à Maude Abbott une reconnaissance internationale. Le fruit de ses recherches est encore une fois présenté par un homme, mais cette fois-ci, devant la prestigieuse Société de pathologie de Londres. Maude en tire une grande fierté : « C’est aussi la première communication réalisée par une femme à y être exposée. »

Depuis son retour à Montréal, Maude Abbott rayonne dans cette communauté médicale où les hommes dominent et occupent toute la place. Sa réputation ne fait que briller de plus belle spécialement en raison de la qualité de son travail et de ses habiletés scientifiques.