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Maude, une des premières femmes médecins au Canada

Page couverture d’un livret de l’Université Bishop, encre noire sur papier sépia. On lit en haut, dans une banderole en demi-cercle « University of Bishop’s College ». Sous la banderole, l’armoirie de l’Université Bishop. L’armoirie est entourée des mots « Espiscopi Collegium De Lennoxville ». Sous l’armoirie sont inscrites les informations suivantes : « 23rd Annual Announcement Of the Faculty of Medicine Session 1893-1894 The Geo. Bishop Engraving and Printing Company, Montreal »

Livret University of Bishop’s College 23rd annual announcement of the Faculty of Medecine, 1893-1894

Dernière page du livret de l’Université Bishop, encre noire sur papier sépia. Gravure d’un bâtiment de style universitaire de l’Université Bishop. Il s’agit d’un bâtiment en pierre pâle de trois étages. Celui-ci est entouré de hautes clôtures en bois. On aperçoit des arbres à l’arrière et des piétons, un cheval, un carrosse et une charrette à l’avant et sur les côtés.

Livret University of Bishop’s College 23rd annual announcement of the Faculty of Medecine, 1893-1894

 

Diplôme en main, Maude est déterminée à poursuivre son éducation à Montréal. « Mon vœu le plus cher serait de demeurer étudiante à McGill ».

Elle assiste au plaidoyer de sa bonne amie Octavia Ritchie en faveur de l’admission des femmes en médecine. Son discours la stimule et l’inspire. Encouragée par sa famille et appuyée par un groupe de femmes, Maude dépose une demande d’admission à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Confiante, elle écrit : « Je vous prie sincèrement de mettre en place certaines dispositions favorisant mon acceptation au prochain semestre. »

Le registraire refuse. Sa réponse est rapide et cinglante: « Déjà que les femmes ont accès à la Faculté des arts. » Certains médecins réagissent avec véhémence dans ce débat: « Je m’oppose vertement contre une éducation mixte en médecine. » « Ce serait une calamité. » Malgré son excellence académique, l’Université McGill refuse d’admettre Maude Abbott, la Faculté de médecine étant strictement réservée aux hommes.

En 1890, Maude reçoit une invitation de la faculté de médecine de l’Université Bishop, rivale de McGill. Plus progressiste, le programme fait désormais une place aux femmes. Bishop avait installé depuis 1871 la faculté de médecine à Montréal, aux coins des rues Ontario et Jeanne-Mance. Maude est acceptée immédiatement. Elle est la seule femme de sa classe.

Page 31 du livret de l’Université Bishop, sépia. Il s’agit des résultats des examens de la session 1892-93 selon les sujets primaires. En haut, on peut lire : « 31 Results of Examinations Session 1892-93. Primary Subjects. » Les listes des sujets sur cette page sont : « Botany », « Chemistry », « Practical Chemistry », « Physiology », « Materia Medica » et « Anatomy ». On retrouve le nom de Maude Abbott (Miss Abbott), dans la première classe de « Physiology ».

Livret University of Bishop’s College 23rd annual announcement of the Faculty of Medecine, 1893-1894

Page 34 du livret de l’Université Bishop, sépia. Il s’agit d’une liste d’élèves ayant obtenu une mention d’excellence en médecine à cette université. En haut de la page on peut lire : « Students who have obtained Honors in Medicine in this University », la liste des élèves est sur deux colonnes, le premier nom est « ABBOTT, Miss Maude – 1892. Practical Anatomy, Senior Prize. »

Livret University of Bishop’s College 23rd annual announcement of the Faculty of Medecine, 1893-1894

 

 

 

 

 

 

 

 

Loin de son alma mater, Maude se console à l’idée que Bishop offre les stages de formation à l’Hôpital général de Montréal. Cela permet à Maude de côtoyer les professeurs de McGill puisque ces derniers supervisent les stages de formation. Maude affronte un obstacle majeur avant d’accéder à ses stages. Elle doit se procurer un certificat appelé perpetuel ticket au coût de 20$ pour assurer son inscription. Son chèque est encaissé mais le brevet tarde à venir. Inquiet de la perspective d’un afflux majeur de femmes à l’Hôpital, le comité de gestion décide de ne plus émettre de certificat aux femmes. Un tollé de protestation s’élève puis Maude reçoit le sien par la poste à St. Andrews. Cela met fin à la polémique. Maude Abbott demeure la seule femme sur le plancher de l’Hôpital général de Montréal pour les trois années de sa formation clinique.

« Ce sont des jours sombres… n’étant plus entre les murs de ma bien aimée McGill … je me sens vraiment seule », écrit-elle dans son journal.

Première de classe, accumulant les distinctions, elle obtient son doctorat en médecine en 1894. Elle devient ainsi une des premières femmes médecins au Canada.

Photographie en noir et blanc de Maude Abbott, jeune adulte, de la taille à la tête. Elle porte un habit et une toge de graduation. Ses cheveux foncés sont attachés à l’arrière de sa tête et sa tête est légèrement tournée vers la gauche. Dans le coin inférieur droit, une signature à l’encre : « Sincerely Yours. Maude Elizabeth Seymour Abbott ». Un peu plus bas, la signature de l’imprimeur, « Rice. Montreal ».

Maude Abbott diplômée, 1894