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Accueillir les autres

ACCUEILIR LES MALADES

Affiche antituberculeuse couleur montrant des personnes pauvres, même des enfants, menacées par un squelette muni d’une cape et d’une faux.

Affiche française de prévention de la tuberculose. 1917

En 1895, Elizabeth Wand, une infirmière de New York, découvre que l’air sec de Sainte-Agathe est très bénéfique pour les victimes de la tuberculose. Elle fonde chez nous une première maison d’hébergement. Un sanatorium est l’endroit où l’on place les malades en isolement pour les soigner. On croit alors que le repos, le grand air, l’exercice quotidien et le calme absolu vont avoir raison de la maladie.  Plus d’une vingtaine de sanatorium verront ici le jour au début du XXème siècle.

Carte postale ancienne illustrant le Sanatorium Laurentien vers 1915.

Le plus important sanatorium créé en 1908, le sanatorium Laurentien, photographié vers 1910

Comme le traitement peut durer plus de 20 ans, plusieurs familles viendront s’installer temporairement ou de façon permanente pour accompagner certains de leurs membres. C’est la naissance d’une industrie de l’accueil. Une industrie qui se développe très rapidement.

ACCUEILLIR LES SPORTIFS

Déjà en 1912, on dit que la région de Sainte-Agathe est l’un des endroits les plus recherchés au Canada pour les différents genres de sports d’hiver (le toboggan, le bobsleigh et surtout le ski), et pour les sports d’été (canotage, randonnée, yachting, tennis).

« Depuis la construction de notre chemin de fer, en 1892, un nombre incalculable de touristes, de citadins, sont venus de partout, tantôt pour prendre part aux joies saines que procurent nos lacs et nos montagnes, souvent aussi pour relever des forces délabrées. Un bon nombre ayant constaté que le séjour au milieu de nos paysages est aussi salubre l’hiver que l’été, plusieurs ont fini par se construire des cottages sur le bord de nos lacs… »

Edmond Grignon, Album historique publié à l’occasion du cinquantenaire de la paroisse de Sainte-Agathe-des-monts, Sainte-Agathe, 1912

 

Montage de 5 photos de sport: le saut à ski, le ski-joering, le ski de fonds, le bobsleigh et le yachting.

Quelques sports d’été et d’hiver pratiqués à Sainte-Agathe vers 1912, le saut à ski, le ski joering, le ski de fonds, le bobsleigh, le yachting.

VAL-DAVID N’EST PAS EN RESTE

Le village de Val-David, séparé de Sainte-Agathe en 1921, bouge à son tour. Il accueille aussi, au début des années 1920, ses premiers développements. Ici aussi on se regroupe sur le pourtour des lacs, notamment le lac Paquin et le lac Doré.

Plan d’arpentage des centaines de lots découpés autour du lac Doré.

Plan de développement autour du lac Golden devenu lac Doré vers 1922

Val-David deviendra, elle aussi, l’hôte de familles prestigieuses qui viendront s’installer dans ses collines. En 1929, John Wilson McConnell, président de la St Lawrence Sugar et propriétaire du quotidien montréalais Montreal Star, rachète la propriété de W.H. Allin au Lac Paquin. La famille Berthiaume, propriétaire du quotidien francophone La Presse, s’y est déjà installée depuis 1919. Ils y joignent notamment les Von Eberts, les Clark, les Cochrane, les McCawskill et les Cook, des familles anglophones venant de Montréal et établissant chez nous des résidences secondaires.

L’énorme maison en bois rond de John McConnell devant le lac Gore.

La maison McConnell sur le lac Gore autour de 1930

 

Image bucolique de L’Église de Val-David et de la Résidence Sainte-Esther des Sœurs de Sainte-Anne, côte à côte.

La résidence Sainte-Esther, à côté de l’église vers 1923

L’air pur de nos régions continue à attirer. Même les religieuses de la communauté des Sœurs de Sainte-Anne viennent installer, en 1922, tout à côté de l’Église du village, la résidence Sainte-Esther.  Elles y logeront et y soigneront leurs religieuses, notamment les tuberculeuses. Le curé Ernest Brousseau leur demandera alors de prendre en charge une première école au village, ce qu’elles accepteront. Le village grandit, possède maintenant son école, s’électrifie, se donne l’eau courante… Il devient de plus en plus « attirant ».

C’est ce charmant village que découvriront à la fin des années 1920 les premiers skieurs et les premiers grimpeurs.