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Les rebelles arrivent!

Montage de quatre plans rapprochés, noir et blanc, de grimpeurs des années 1970.

Les rebelles des années 1970

Au Québec, jusqu’en 1969, les grimpeurs d’ici n’arrivaient pas à rivaliser avec ce qui se faisait ailleurs dans le monde. L’équipement n’avait évolué que très peu, mais le frein réel de cette avancée était plutôt psychologique. Un mythe bien ancré circulait dans le monde des grimpeurs. Il avait été établi par la génération précédente qu’il y avait une limite infranchissable d’escalade dite «en libre». Cette frontière restait insurmontable par des moyens physiques seuls.

Montage de cinq images d’appareils métalliques et de marteaux servant à la sécurité des grimpeurs.

Matériels de protection pouvant servir à l’escalade en libre et artificielle.

En effet, dans ces années-là, on réussit à faire l’ascension d’une voie difficile en s’agrippant et en tirant sur des équipements installés dans les fissures du rocher. Cette méthode se nomme escalade artificielle ou « artif ». Cette pratique courante où le grimpeur progresse en se suspendant ou en montant sur son équipement est aussi utilisée à Val-David.

ESCALADE EN LIBRE – À LA RECHERCHE D’ASPÉRITÉS NATURELLES

À l’opposé, l’escalade libre (ou en libre) consiste à monter sur le rocher en se tenant, en s’agrippant et en marchant sur les aspérités naturelles de celui-ci sans s’aider de son équipement. Donc, contrairement au grimpeur d’artif, le grimpeur en libre n’utilise sa corde et son matériel de protection que pour se rattraper en cas de chute, ainsi que pour se suspendre au relais.

Photographie ancienne d’un grimpeur suspendu dans le vide, accroché à des sangles et une petite échelle, qui donne des coups de marteau sur un piton, avec à l’arrière-plan le ciel et la cime des arbres.

Bernard Poisson dans la première ascension du Toit de Ben, 1958

 

En 1970, grimper en libre est justement l’objectif d’un petit groupe d’anticonformistes qui prennent d’assaut les parois de Val-David. Ces jeunes contestataires, brevetés par la FCMQ, sont prêts à supplanter la limite de l’escalade établie par leurs mentors. Ils grimpent ainsi en libre et libèrent presque toutes les voies d’artif de notre région.

Ces insoumis viennent de la région de Montréal, mais certains sont nés ici à Val-David. Ces fils de pionniers, avec leurs copains de l’université, poussent les exploits et font complètement fi des croyances passées.

Montage de deux images : celle de gauche en couleur et celle de droite en noir et blanc, où l’on observe deux grimpeurs effectuant des mouvements qui semblent difficiles.

Paul Laperrière et Normand Cadieux, vers 1972

L’OFFRE COMMERCIALE DU VILLAGE SE DIVERSIFIE

Les techniques, les outils et la force des grimpeurs s’améliorent de telle sorte qu’ils atteignent des niveaux de difficulté inégalés jusqu’alors à Val-David. Ces audacieux grimpeurs font preuve d’une confiance et d’une énergie exceptionnelles, devenant ainsi une véritable inspiration pour plusieurs autres grimpeurs.

En conséquence, l’offre commerciale du village s’adaptera à ces nombreux rochassiers. Val-David s’imprègne de l’odeur de ces sportifs de la roche et de plus en plus d’écoles d’escalade y viennent ou s’y établissent pour offrir leurs formations. Aussi, plusieurs boutiques de plein air ouvrent leurs portes.

Un citoyen de ce groupe qui a vraiment influencé l’offre touristique d’escalade à Val-David est sans nul doute Paul Laperrière. Avec son école d’escalade Passe-Montagne et son œil averti, Paul initie d’innombrables grimpeurs et ouvre plusieurs centaines de voies de 1969 à aujourd’hui.