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L’escalade de rochers: définition, géologie et lexique

Jeune femme utilisant ses mains et ses pieds afin de rester accroché à des prises ressemblant à des poignées sur un mur artificiel.

Mur artificiel intérieur vers 2018

 

L’escalade peut être considérée par certains comme un sport extrême. Elle est plutôt une activité qui permet de développer de nombreuses qualités physiques et psychologiques comme la force musculaire, la souplesse, l’endurance, l’équilibre, le dépassement de soi, la concentration et les capacités psychomotrices. Sachez que cette discipline spectaculaire sera admise aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 ! On pourra regarder les compétitions d’escalade sous trois catégories obligatoires, soit la vitesse, le bloc et l’escalade sportive en premier de cordée.

L’escalade de rochers peut aussi être nommée tout simplement escalade, grimpe ou plus rarement, varappe. Pratiquée principalement sur le roc dans les parcs et les boisés, ce sport consiste à progresser le long d’une paroi. Elle se pratique sur une paroi rocheuse, un bloc rocheux ou une structure artificielle. L’objectif de ce sport, est d’atteindre soit le haut du relief ou la fin d’un parcours. Ce dernier peut être franchi avec ou sans aide de matériel et se nomme voie ou problème. De nos jours, l’escalade de rocher est très segmentée puisque l’on retrouve six différentes pratiques : artificielle, mixte, traditionnelle, sportive, moulinette et bloc.

UN PEU D’HISTOIRE ET DE GÉOLOGIE

En Europe, l’escalade se développe progressivement en tant que sport à partir de la fin du XIXe siècle dans les courses des premiers alpinistes vers les grands sommets. L’escalade se démocratise au siècle suivant et devient populaire dès la fin des années 1970. Longtemps considérée un sport extrême, l’escalade est maintenant accessible à tous, grâce notamment à l’émergence des gymnases intérieurs qui gagnent en popularité, mais aussi à l’accessibilité des parois extérieures sur une multitude de différents types de roches comme le gneiss, le quartzite, le grès, le calcaire et le granite.

Carte postale prise en plongée depuis un sommet; deux hommes grimpent un amoncellement de rochers. En arrière-plan une partie de la vallée de Val-David.

Carte postale datant des années 1940.

 

Quant au territoire de Val-David, celui-ci se situe au centre d’un massif dit plutonique portant le nom de “complexe de Morin”. Sa composition minéralogique diversifiée se nomme anorthosite. Ce massif, formé à partir de roches fondues (magma) puis refroidies sur plusieurs dizaines de milliers d’années, est estimé âgé entre 1 000 et 1 600 million d’années. Cette période correspondant au mésoprotérozoïque. Le complexe de Morin possède une roche de couleur noir grisâtre parsemée de violet et de vert. Cette roche est grenue et pegmatitique, c’est-à-dire qu’elle comporte de petits et gros cristaux visibles à l’œil nu. Ainsi, sa texture est abrasive et peut devenir franchement douloureuse sur les doigts des grimpeurs.

QUELQUES TERMES

Alpinisme : Discipline plus ancienne que l’escalade et constituée d’une marche d’approche, puis d’une escalade pouvant être de différents types (glaciaire, rocheuse, mixte, etc.), quelques fois de bivouacs et toujours d’une descente (désescalade, rappel). Cette dernière n’est pas à négliger, car c’est statistiquement la plus risquée. L’alpinisme se pratique en montagne en toutes saisons, parfois  durant plusieurs jours, le but étant d’atteindre un sommet.

Artificielle (escalade…) : En l’absence de prises sur le rocher, la progression du grimpeur est facilitée par des outils artificiels (crochets, étriers ou échelles) que celui-ci installe et utilise en tirant dessus ou pour y poser ses pieds. Aussi appelé artif.

Bloc d’éboulement : Bloc rocheux provenant d’un effondrement ou un écroulement total ou partiel, soudain et brutal d’une falaise.

Bloc erratique : Bloc rocheux érodé (arrondi) provenant d’un amas de débris rocheux qui a été transporté et déplacé par un glacier parfois sur de grandes distances. Lors de la fonte du glacier, le bloc erratique est abandonné sur place. Il peut être petit ou gigantesque (20 m de hauteur).

Bloc (escalade de…) : Type d’escalade de rocher où l’on fait l’ascension de blocs rocheux généralement de 3 à 5 mètres de haut, mais parfois allant jusqu’à 15 mètres. L’escalade se fait sans équipement ni ancrages. La seule source de protection réside dans un matelas (crash-pad) posé en dessous de la voie pour amortir les chutes de façon à prévenir les blessures. La réalisation d’un pas de bloc nécessite précision, gestuelle et force.

En-tête ou en premier de cordée (grimper…) : Se dit lorsque le grimpeur est assuré par une corde venant du dessous et qu’il place l’équipement de sécurité au fur et à mesure qu’il évolue en suivant un itinéraire.

Escalade (aussi appelée escalade de rocher ou autrefois varappe) : Auparavant, l’escalade n’était pas un sport en soi, mais simplement une étape d’une ascension alpine. Aujourd’hui, l’escalade ne se pratique pas seulement en montagne, mais aussi sur une falaise ou un rocher, autant en forêt qu’au bord de la mer ou dans le désert. L’escalade requiert aussi une désescalade ou un rappel.

Escalade sportive: Elle se pratique sur des voies entièrement équipées de nombreux points d’ancrage fixes. Le grimpeur n’a qu’à placer ses dégaines dans ces points d’ancrage. Parfois, des dégaines fixes sont déjà installées.

Escalade traditionnelle: Elle se pratique sur des voies naturelles faiblement équipées à l’exception de quelques points d’assurage amovibles. Le grimpeur doit placer lui-même les protections supplémentaires qu’il jugera nécessaires dans les fissures, les trous ou autour de lunules et d’arbres.

Escalade mixte: On parle d’escalade mixte quand des points d’ancrage fixes sont déjà installés, mais qu’ils ne sont pas nombre suffisant pour assurer une escalade sécuritaire. Ainsi, le grimpeur doit placer ses propres protections dans les sections plus exposées.

Falaise : Le sens usuel de falaise désigne un escarpement en pente forte et de hauteur variable, non couvert de végétation, créé par l’érosion.

Livre guide d’escalade: Un livre guide est un outil permettant à l’adepte de l’escalade d’arriver à reconnaître les différents parcours que l’on retrouve sur le rocher.

Mésoprotérozoïque : Période moyenne du Protérozoïque, soit la deuxième ère du Protérozoïque, s’étendant de -1 600 à -1 000 millions d’années.

Moulinette : Technique qui permet d’assurer un grimpeur depuis le sol en ayant préalablement passé une corde dans des points d’ancrage au sommet de la voie. Très utilisée à la fois par les grimpeurs débutants et par les plus experts qui souhaitent travailler des voies difficiles.

Structure artificielle ou mur : Généralement dans une salle intérieure, cette structure peut être construite en divers matériaux (bois, béton, métal, etc.) et est destinée au loisir, à l’entraînement et aux compétitions.

Site (d’escalade) : Ensemble des secteurs d’une falaise et lieu naturel où l’on pratique l’escalade. Souvent pré-équipé d’ancrages (plaquettes, pitons) ainsi qu’entretenu par les membres d’un club local.

Voie : Cheminement à suivre sur une paroi. Chaque voie a une cotation (niveau de difficulté) et un nom. Certaines voies comportent plusieurs longueurs de corde (une longueur de corde peut varier entre 15 m et 80 m). Chaque longueur de corde comporte plusieurs ancrages distants d’1 ou 2 mètres, voire beaucoup plus sur les parois naturelles.