Passer au contenu principal

L’ordre social et les premiers chefs – Adi e ijigabwinaniwatc ogimak acitc ka niganiwatc

Qui étaient les leaders, autrefois? Y avait-il une forme de justice? Les chefs de bande, comme aujourd’hui, n’existaient pas. Des leaders prenaient la parole et donnaient des enseignements quand les familles anicinabek se retrouvaient l’été. Des personnes étaient très respectées, par exemple le chasseur le plus habile, les aînés avec leur sagesse et certaines femmes qui influençaient parfois les discussions. C’étaient les leaders de la communauté qui s’occupaient de la justice. Ils décidaient collectivement, avec l’appui des aînés, comment la personne fautive allait être punie. Il n’y avait pas de juge et de tribunaux.

Une famille anicinabe est assise dans l'herbe près du Lac Simon. De gauche à droite: un homme âgé, un homme plus jeune (le fils) et une femme âgée. Ils portent des vêtements longs (vestes, chemises, pantalons, robe) et la femme a un foulard sur ses cheveux. L'église est derrière eux. On y voit aussi des enfants et une femme. Photo en noir et blanc.

Nias Papatie (à gauche) et sa famille. Il a été le premier chef de Lac Simon jusqu’à la fin des années 1930, du temps où les familles habitaient dispersées au bord du lac.

 

C’est la Loi sur les Indiens a créé le système de chefs parce que le gouvernement fédéral voulait parler avec un représentant unique. Nias Papatie est le premier chef de Lac Simon : c’est lui qui a réuni les premières familles. On dit qu’il est resté chef jusqu’à plus de 80 ans! Jean Papatie a été le dernier chef héréditaire. Il a aussi été le premier chef à être élu en 1971 selon la Loi sur les Indiens. Cette loi infantilisante, promulguée en 1876 et toujours en vigueur, fait des Anicinabek des mineurs. Elle encadre une panoplie des dimensions de la vie des Anicinabek et structure l’organisation de leur communauté.

Les chefs ont contribué à défendre les droits de notre communaué, à négocier la relocalisation de la bande en haut de la côte dans les années 1960 et à établir l’école à Lac Simon dans les années 1970.

Portrait gros plan d'un ancien chef de Lac Simon. Il porte un chapeau, une chemise, une cravate et une veste. Photo en noir et blanc.

Joe Kisik, chef intérimaire à la fin des années 1950, début des années 1960

 

Jean P. raconte que le «Grand George», alors chef, a dit aux agents des Affaires indiennes lorsque ceux-ci ont proposé la construction de blocs d’appartements en haut de la côte : «Quand je m’en vais dans mon camp, dans mon territoire, j’ai ma maison. Mon père a sa maison. Mon frère a sa maison. On ne reste pas tout le temps dans la même maison. Des fois, on a une petite distance. Des fois, on se tient à une autre place. C’est ça que je veux avoir : une maison à moi, une autre maison pour d’autres personnes. »

Portrait d'un ancien chef de Lac Simon. Habillé d'un complet avec cravate, il se tient debout dans sa cuisine. Photo en couleur.

Jean Papatie, ancien chef

 

Aujourd’hui, le ou la chef a des fonctions d’administrateur et de politicien et représente tous les membres de la communauté.