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Marchands du quartier nord

Vue du centre de la rue Main, où l’on voit des voitures et des camions sur la chaussée et des bâtiments en bois de trois étages de chaque côté, certains avec des enseignes commerciales, dont Fransblow’s Market.

Rue Main, Saint John

De 1910 à 1969, un important quartier d’affaires juif s’établit autour de la rue Main. Cette rue, qui s’étend du centre-ville au nord de la ville, est alors bordée de structures en bois. Les magasins se trouvent au niveau de la rue et les appartements aux étages supérieurs. Les résidents sont de condition modeste et beaucoup d’entre eux sont juifs. Marcia Koven écrit dans Weaving the Past in to the Present :

« La rue était bordée de magasins de vêtements, de bottes, de chaussures, de chapeaux et de vêtements pour dames, de vêtements familiaux, de meubles, de tailleurs pour hommes, de l’inévitable boucherie cashère, de quelques épiceries et de l’usine d’embouteillage Blue Bird qui fabriquait le Kik Cola. À côté de l’une des boucheries, au pied de la rue Main, se trouvait une salle appelée Main Street Hall, qui était utilisée pour les prières deux fois par jour ».

À l’époque, cette partie de la ville constitue presque une communauté distincte, mais attire des clients de toute la ville. Les loyers à prix modiques du quartier représentent également un avantage, car ils permettent d’avoir plus de fonds pour acheter des marchandises et concurrencer les magasins des autres quartiers de la ville.

 

Merceries

Façade d’un magasin avec de grandes vitrines et une porte ornée d’un panneau où l’on peut lire « Barney’s ».

Magasin à rayons Barney’s

Parmi les premiers magasins à voir le jour, la mercerie Barney’s est inaugurée par Barnett Jacobson en 1910. Barney H. Everett le rejoint en 1918 et prend la direction de l’établissement en 1930. Ce magasin est l’un des plus grands de la ville, avec une façade de 50 pieds. Certains clients viennent de loin, parfois jusqu’à 80 km de la ville. En 1938, Barney’s s’étend rue Union, dans les quartiers chics, puis ferme au début des années 1970. En 1915, Joseph Stekolsky ouvre People’s, un magasin familial de vêtements et de chaussures. Newfield’s Millinery ouvre ses portes en 1928 sous la direction de Max Newfield. M. et Mme Nathan Meltzer achètent le magasin en 1928. Parmi les autres magasins vendant des articles de mercerie, il y a Jacobson and Company et Grand Department Store (Morris Koven). De nouveaux magasins apparaissent en 1947, Berny’s, ouvert par Bernie Bloom, et en 1948, Hoffman’s Department Store, acheté par Eddie Cohen.

Intérieur d’un magasin de vêtements avec des étagères à chaussures sur le mur du fond et des étagères de chemises pliées sur la gauche. Un homme se tient debout au fond du magasin et un autre est sur une échelle.

Magasin à rayons « Grand Department Store »

Épiceries

Les frères Aranoff ouvrent leur épicerie en 1911, ne vendant au début que de la viande. Plus tard, le rayon viande est fermé et l’établissement se concentre sur la vente de poisson, de légumes et d’articles emballés. Un service de livraison est proposé dans tous les quartiers de la ville. D’autres bouchers et épiciers prospèrent à la même époque, notamment Samuel Kashetsky, Max Sereisky, Morris Syers, Maurice Everett et Sam Fainer. En 1947, Max Fransblow arrive du nord du Nouveau-Brunswick pour ouvrir son épicerie, d’abord au 685 de la rue Main, près du viaduc, pour ensuite déménager à l’angle de la rue Main et de l’avenue Lansdowne afin de faire place à un nouveau viaduc reliant les parties nord et centrale de la ville. À la fin des années 1960, l’épicerie Fransblow’s Grocery déménage dans la rue Main, à  Saint John ouest, après que son magasin a été « forcé de fermer » par un programme de revitalisation urbaine.

Un homme en costume et une femme en manteau de fourrure se tiennent à l’entrée d’un magasin où l’on peut lire « Berny’s » en lettres cursives sur la vitrine au-dessus de leurs têtes.

Magasin de vêtements Berny’s

Revitalisation urbaine

Les travaux de revitalisation urbaine de la fin des années 1960 transforment complètement cette zone commerciale et résidentielle. Les bâtiments, dont beaucoup sont devenus vétustes, sont démolis pour construire une artère à six voies bordée d’un côté par des immeubles de bureaux modernes et peu élevés. Certains commerçants juifs déménagent dans les quartiers chics ou à l’ouest de la ville, tandis que d’autres choisissent de fermer ou de se retirer. Aujourd’hui, il ne reste que des photos en noir et blanc de ce qui était autrefois un quartier animé de la ville.

Société historique juif de Saint John inc.