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Tailleurs

À l’aube du XXe siècle, les immigrants d’Europe orientale implantent des fabriques de vêtements et des ateliers de tailleurs dans le centre-ville de Saint John et dans le quartier nord. Ils font appel à des compétences en couture qu’ils ont acquises dans leurs shtetls, ces petites villes juives dans l’Europe de l’Est d’avant la Seconde Guerre mondiale. À une époque où la production de vêtements en série n’existe pas encore, ils peuvent s’établir rapidement.

 

Fabriques de vêtements

Texte d’une publicité parue dans un journal : « Attention Mesdames! C’est le moment de commander un tailleur ou un manteau − Service rapide… Bonne qualité… Travail fiable. Nous avons les tissus du printemps. Nous remodelons et réparons les manteaux de fourrure. M. Stolar, Tailors and Furriers, 367, rue Main ».

Publicité – Morris Stolar

S.K. Cohen, propriétaire de l’American Cloak Company, rue Dock, fait partie des premiers fabricants de vêtements, parmi lesquels figurent également David Ashkins, Israel Corber, Max Ross (Metropolitan Waist Factory), I.H. Kaplan et J. Shane, Abraham Perchanok (National Clothing Manufacturing), Louis Cohen, Maurice Goldman (Goldman Brothers) et William Webber (New Brunswick Overall Company). Aaron Gold ouvre la Gold Crescent Manufacturing Company en 1925, rue Waterloo, avant de déménager, dans les années 1940, dans des locaux plus spacieux rue Canterbury. Il est le premier fabricant de vêtements canadien à produire des salopettes, semblables à celles portées par les marins. La salopette deviendra l’habit le plus populaire du pays.

Dans les années 1910 et 1920, de plus petits ateliers de couture ouvrent leurs portes, notamment ceux de John Rubins, Abraham Dreskin, Morris Stolar, Philip Goldstein, Max Grosweiner et Max Newfield. Au fil du temps, certains d’entre eux vont changer de vocation et devenir des magasins de vêtements. C’est ainsi que, par exemple, Abraham Dreskin et Max Grosweiner se lancent dans la vente de vêtements pour femmes et que Max Newfield se convertit à la chapellerie. À la fin des années 1930, Abraham Goldberg inaugure Superior Ladies’ Tailoring, rue Charlotte, puis, dans les années 1970 et 1980, Progress Tailors and Furriers, rue Princess.

Myer Hoffman

Texte d’une publicité parue dans un journal : « Myer Hoffman ...Au service de Saint John depuis 1911 – Le plus ancien tailleur établi au Nouveau-Brunswick Complets pour hommes – modèles à un, deux et trois boutons, certains avec deux pantalons, style traditionnel, naturel - épaulette et style contemporain. Superbe confection, allure de qualité et ajustement confortable. Nos tissus tropicaux, mélanges de laines et laines légères vous conféreront une apparence des plus soignées et à la mode. Carreautages discrets, rayures assorties, pois, teintes unies à l’aspect givré.  Coupe sur mesure adaptée à toutes les silhouettes masculines, en taille régulière, petite et grande. Venez sans tarder pour votre premier essayage. » 685, rue Main, Saint John

Publicité – Hoffman Tailors, 1967

Dans le livre d’histoire intitulé  Weaving the Past into the Present [Saint John, 1989 and 2008], Marcia Koven écrit : « Les frères Hoffman, Myer et Ben, étaient passés maîtres dans l’art de la confection sur mesure. Leur entreprise était située rue Main des années 1920 jusqu’aux années 1960. Les hommes de [Saint John] disaient que c’était un signe qu’on était arrivé dans la vie quand on avait les moyens de se faire faire un costume chez Hoffman. » Ce commerce, situé au 695, rue Main, était l’un des plus prestigieux de la ville.

Complet deux pièces pour homme - tissu brun-vert à motifs discrets − veste à trois boutons sur le devant, trois boutons aux poignets, poches extérieures à rabat, poche poitrine sur le côté gauche, poches intérieures, corps de la veste doublé de satin brun, manches à doublure rayée − pantalon avec poches latérales coupées en biais et revers à l’ourlet.

Complet pour homme fabriqué par les tailleurs Hoffman.

Abraham Rozovsky

Après avoir travaillé chez les Hoffman, Abraham Rozovsky ouvre en 1921 l’American Ladies’ Tailoring au 629, rue Main. Il compte 12 employés. En 1950, le commerce déménage au 96, rue Princess. L’American Ladies’ Tailoring est bien connu pour la fabrication et la réparation de manteaux de fourrure. Edith Katz se souvient de son grand-père, Abraham Rozovsky, comme d’un homme « très respecté pour son honnêteté, son intégrité et son équité envers ses employés » et que « [pendant] les années 1950 et au début des années 1960, quand les chapeaux façon Davy Crockett faisaient fureur, mon grand-père en a fabriqué des centaines pour les enfants et les adultes. Il achetait les peaux de raton laveur directement auprès des trappeurs ».

Homme assis à une machine à coudre

Albert Featherman, de chez American Ladies’ Tailoring

Société historique juif de Saint John inc.