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Charlotte Sheppard, l’artiste

Native de Sorel, Charlotte Sheppard est née le 8 avril 1816 de l’union de William Sheppard et de Harriet Campbell. Cette même année, la famille Sheppard déménage à Sillery, dans une magnifique résidence entourée de 100 arpents de parcs et de vergers. La jeune Charlotte grandit dans cette demeure rebaptisée Woodfield qui comprend une bibliothèque comptant 3 000 volumes, une galerie de peintures, un petit musée d’histoire naturelle, des volières et des serres abritant nombre de plantes.

Photographie en noir et blanc d’une femme portant un chapeau ainsi qu’un col de dentelle sur ses vêtements.

Charlotte Sheppard, date inconnue.

Âgée de 22 ans, Charlotte Sheppard épouse Robert Nugent Watts à Québec le 8 janvier 1839, puis déménage à Drummondville quelques années plus tard, après que son époux a été élu député du comté de Drummond. Baigné d’une lumière naturelle abondante, le Grantham Hall est l’endroit parfait pour que Charlotte développe son talent inné pour la peinture. Dans l’une des nombreuses pièces de la demeure, Charlotte laisse son âme créative guider son pinceau afin de reproduire le plus fidèlement possible ce qui l’entoure. Deux œuvres nous sont parvenues à travers le temps : d’abord une aquarelle représentant le Grantham Hall et son paysage bucolique où paissent les animaux et où la rivière s’écoule paisiblement, puis une toile attirant l’attention sur la jeune localité de Drummondville, notamment grâce à la présence de quelques maisons et de l’église St. George reconstruite à la suite de l’incendie de 1863.

Aquarelle en couleurs représentant le Grantham Hall, une grande maison en pierre, ses animaux, dont des vaches, et son terrain longeant la rivière Saint-François.

Aquarelle de Charlotte Sheppard illustrant le Grantham Hall, Drummondville, 1846-1882.

Peinture en couleurs représentant le paysage de la rivière Saint-François. Sur la rive, des soldats amarrent un canot près d’un campement. Au loin, on distingue le clocher et le toit de l’église anglicane St. George.

Toile de Charlotte Sheppard illustrant Drummondville, vers 1870.

En plus de peindre, de voir au bon fonctionnement du domaine et de veiller à l’éducation de ses enfants, Charlotte entretient une correspondance assidue avec sa famille, notamment son époux Robert Nugent Watts, son père William Sheppard et sa tante Margaret Sheppard. La famille cultive également plusieurs relations avec la bourgeoisie de Sherbrooke, de Montréal, de Québec et de Kingsey, notamment les Labatt, les Browne, les Howe, les Cox, les Fowler et les Field. Charlotte veille notamment à l’accueil de certains d’entre eux, majoritairement médecins, politiciens et hommes d’affaires, mais également de plusieurs personnalités importantes de Drummondville, lors de leur visite au Grantham Hall.

Photographie en noir et blanc d’une femme assise à un bureau en bois sculpté, vêtue de longs vêtements décorés sur les bordures et coiffée d’un chapeau.

Margaret Sheppard, vers 1865. Photographie par William Notman.

Après le décès de son époux en 1867, Charlotte occupe le domaine et son manoir avant de les léguer à son tour, suivant son décès le 25 décembre 1882, à son gendre John Johnson, en fiducie à l’intention de ses filles Harriet Heriot, épouse de Johnson, Charlotte Mary Ann et Margaret Ann Nugent. Elle cède le reste de ses biens à ses cinq enfants toujours vivants de la façon suivante : un sixième à chacune de ses quatre filles et un tiers à son fils. En août 1888, Harriet Heriot et Charlotte Mary Ann procèdent à la vente de plusieurs parts du domaine du Grantham Hall à Margaret Ann Nugent, qui en devient alors la propriétaire.