Passer au contenu principal

La lente croissance de Drummondville

Gravure représentant un homme lisant sur la rive à la hauteur des rapides de la rivière Saint-François. Sur l’autre rive, on peut voir plusieurs maisons et les deux églises de Drummondville.

Village de Drummondville, vers 1875. Photolithographie de Jane Ann Millar, 1869-1884.

Il s’écoule de nombreuses années avant que Drummondville ne se remette de l’incendie qui a ravagé le hameau lors de l’été 1826. Après trois décennies de croissance, la population décline à partir du milieu des années 1840, jusqu’à atteindre moins de 200 habitants en 1865, la population évoluant selon les phases d’expansion et de récession de l’économie locale. La haute-ville regroupe alors plusieurs bâtiments institutionnels d’importance, notamment les églises Saint-Frédéric et St. George, ainsi que le bureau d’enregistrement. Les établissements commerciaux, les artisans, les écoles, le Hall (servant de lieu de rencontre à la Société d’agriculture) et de nombreuses résidences se retrouvent, quant à eux, au sein de la basse-ville. Ce n’est qu’en 1874 que Drummondville obtient officiellement le statut de village, puis celui de ville en 1888.

Photographie en noir et blanc de l’église anglicane St. George. Il s’agit d’une église en pierre avec de grands vitraux et un clocher imposant à l’avant. Elle est entourée de quelques arbres et se trouve en bordure du chemin de fer.

Église anglicane St. George, Drummondville, vers 1880.

À l’époque, l’exploitation des matières premières constitue le principal moteur économique de la région, permettant à quelques entreprises de jaillir de terre et de prospérer pendant un certain temps, par exemple le moulin Cooke et la tannerie Shaw & Cassils, tous deux établis sur la rive nord de la rivière Saint-François au cours des années 1860. Ce n’est toutefois qu’en 1880 que Drummondville entame sa véritable industrialisation grâce à la mise en opération des forges de la John McDougall & Company. Les hauts fourneaux permettant la production de fer en gueuse, fabrication rendue possible grâce à l’extraction de la limonite de fer présente dans la région, sont en activité jusqu’en 1911, année de la fermeture de la compagnie.

Gravure représentant la tannerie Simpson longeant la rivière Saint-François. Celle-ci comprend plusieurs bâtiments et cheminées qui émettent de la fumée.

Tannerie Simpson, vers 1875. Photolithographie de Jane Ann Millar, 1869-1884.

Photographie en noir et blanc de plusieurs hommes devant un haut fourneau en pierre et en brique des forges McDougall sur la rive de la rivière Saint-François.

Construction du haut fourneau des forges de la John McDougall & Company, Drummondville, 1880.

Au tournant du XXe siècle, d’autres manufactures prennent le relais des ateliers artisanaux et s’ajoutent aux forges McDougall. C’est notamment le cas de celles-ci : Maple Clothing (chemises) en 1898, Eureka Cigar Factory (cigares) en 1899, J. A. Gosselin ltée (outillage pour les beurreries et les fromageries) en 1902, Improved Match Factory (allumettes) en 1905, Charbonneau Shoe Factory (chaussures) en 1905, Campbell MacLaurin Lumber Company (bois scié) en 1908, Demers Clothes Pin (épingles à linge) en 1911 et Walsh Plate and Structural Works (poutres en acier et en fer) en 1912.

Ces industries et l’annexion de Drummondville au réseau ferroviaire à partir de 1872, mais plus particulièrement à compter de 1887 grâce au Drummond County Railway, contribuent à l’essor économique de la localité, qui atteint 1 725 habitants en 1911. Cette croissance influe grandement sur le développement des commerces et des services. Deux importantes écoles ouvrent leurs portes en peu de temps, soit le pensionnat des Sœurs de la Présentation de Marie en 1875 et le collège Saint-Frédéric des Frères de la Charité en 1906. Jean-Napoléon Turcotte ouvre, quant à lui, son magasin général au cœur du village en 1880, tandis que Ludger et Wilfrid Grégoire font de même avec le Manoir Drummond en 1907. Finalement, l’Hôtel des Postes est construit en 1900, quelques années avant que l’Hôpital Sainte-Croix n’accueille ses premiers patients en 1910, dans l’ancien hôtel Corona.

Plan de Drummondville détaillant la position des lots et des rues le long de la rivière Saint-François.

Plan de Drummondville par Pierre-Nérée Dorion, 1874.