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« Nous ne sommes pas disparus » – le déplacement des Sinixt

Entretien avec Eileen Pearkes – Le déplacement des Sinixt (sous-titres disponibles en français et en anglais) Visionnez cette vidéo avec une transcription française.

Le déplacement des Sinixt de leur territoire traditionnel s’est fait par étape.

Il a commencé par les ravages de la variole propagée par les nations avec lesquelles ils faisaient du commerce. Les Européens avait transmis la maladie à ces nations entre 1770 et 1800.

Il s’est poursuivi avec l’arrivée de David Thompson, qui a achevé la cartographie et l’exploration du fleuve Columbia en 1811, ouvrant la voie au commerce de fourrures.  Les commerçants ont influencé les déplacements traditionnels des Sinixt, les encourageant à passer plus de temps autour de Fort Colville, à l’extrémité sud de leur territoire.

La création d’une frontière artificielle entre le Canada et les États-Unis en 1846 a compliqué la libre circulation des Sinixt. Dans les années 1870, les Sinixt ont été inclus dans les 12 tribus confédérées de la réserve de Colville, dans l’État de Washington.

Lorsque les colons s’installent à Revelstoke en 1885, ils côtoient les Sinixt qui viennent pêcher, chasser et cueillir leur nourriture dans la région. Mais ils ne reconnaissent pas leurs droits, les appelant « Indiens de Colville » et déclarant qu’il faudrait leur interdire d’entrer au Canada.

Le gouvernement canadien leur a refusé un territoire adéquat au Canada.

Leur déplacement est officialisé en 1956, lorsque le gouvernement du Canada les déclare disparus aux fins de la loi sur les Indiens. Lorsque le barrage Hugh Keenleyside est construit dans les années 1960, les Sinixt avaient déjà été déplacés de la vallée, mais la perte d’anciens sites de villages et de sépultures sous les eaux du barrage les affectait profondément.

Entrevue avec Shelly Boyd – Le déplacement des Sinixt (sous-titres disponibles en français et en anglais). Visionnez cette vidéo avec une transcription française.

Photographie en couleur d’un autochtone portant une casquette noire avec un motif de plumes bleues sur le devant. Il porte une chemise bleu foncé avec des motifs autochtones rouges et bleus, et tient un bâton cérémoniel, décoré de fourrure, de plumes et de perles. À sa gauche, une jeune femme autochtone aux cheveux tressés porte un chandail à capuchon à motifs gris foncé. À sa droite, une femme autochtone porte une robe à motifs et une veste de jeans. Toutes ces personnes sourient. Derrière eux, on peut voir quelques autres personnes un peu floues ainsi qu’une bannière verte. Ils sont dans une zone boisée.

Richard Desautel, dont les actions ont déclenché la décision de la Cour suprême sur les Sinixt, avec sa petite-fille et sa fille à Nelson, en C.-B., en juin 2022. Photographe : Mike Graeme.

Après de nombreuses années d’efforts, les Sinixt ont gagné un procès historique devant la Cour suprême du Canada en 2021 reconnaissant que les Sinixt sont un peuple autochtone du Canada.

Leur lutte pour la reconnaissance n’est pas terminée. Des milliers de Sinixt vivent toujours aux États-Unis, tandis que des centaines d’autres se sont mariés avec d’autres nations. Ils n’ont jamais arrêté d’entretenir leur lien avec le territoire et la rivière. Les Sinixt ne sont pas et n’ont jamais été un peuple disparu.

Photographie en couleur d’une femme Sinixt vêtue d’une tenue traditionnelle, jetant un document enroulé dans un baril spécialement construit pour la combustion. Une personne tenant un document similaire se tient un peu plus loin, à gauche. En arrière-plan, il y a des gens flous qui observent derrière un garde-corps sur une terrasse surélevée. Des arbres sont aussi en arrière-plan.

Shelly Boyd, une facilitatrice Sinixt/Arrow Lakes, brûle une copie des documents de 1956 déclarant l’extinction des Sinixt lors d’une cérémonie à Nelson, C.-B., juin 2022. Photographe : Mike Graeme.