Passer au contenu principal

Des premières constructions aux usages industriels

L’année suivant la rébellion des Patriotes, les soldats de l’armée britannique sont aux aguets dans les villages et les campagnes autour de Montréal. Des officiers ont pour mission de relever les installations stratégiques pour le déplacement des troupes. Le seul pont de bois de l’île, qui enjambe la rivière des Prairies, est visé au premier chef. D’autant plus que celui qui l’a fait ériger est un sympathisant des rebelles. Son fils, Pascal Persillier dit Lachapelle, vient d’acquérir les moulins du Sault-au-Récollet.

On y opère un second moulin à clous pour répondre à la demande croissante pour la construction et pour fixer les fers aux sabots des chevaux. L’endroit est-il utilisé pour la fabrication clandestine de munitions? Dissimulerait-il une cache d’armes?

Les militaires vont inspecter les installations. Ils empruntent le rang du bord de l’eau, fraîchement renommé « Chemin de la Reine ». Monsieur Lachapelle n’a rien à se reprocher. Il montre comment sa nouvelle machine révolutionnaire découpe une plaque de fer allongée en tiges pour former des clous au profil carré. Le prix des clous a chuté par dix. On peut maintenant se bâtir une maison avec une charpente de bois plus légère à un meilleur coût.

Le vacarme d’à côté attire l’attention des officiers : la force de la grande roue hydraulique soulève des maillets de bois en alternance qui retombent avec fracas dans de grandes cuves remplies d’eau. Les pilons foulent la laine, ce qui rend la fibre plus solide, plus douce et imperméable. Plus loin, un gros rouleau garni de fines pointes d’acier, semblable à une brosse tournante, peigne la fibre et la débarrasse de ses impuretés. Il ne manque que des fileuses avec leurs métiers à tisser. « Absolutely stunning! » lance un des officiers.

Stéphane Tessier décrit l’époque des Lachapelle – Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.

Encadré de blanc, la reproduction d’un portrait peint de Paschal Persillier, père.  La photographie derrière ce portrait représente l’état actuel de la maison que s’est fait construire son fils Pascal à l’intersection de la rue principale (boul. Gouin) et de la rue du Pont.

Portrait de Paschal Persillier dit Lachapelle, père, à qui les Sulpiciens confieront la tenue du moulin par bail. Son fils Pascal, dont on voit la maison en arrière-plan, réussira à acheter les moulins des Sulpiciens. Il deviendra le premier entrepreneur indépendant en meunerie et prendra le meunier Laporte à son service.

Jean Poitras parle du clou qu’il a trouvé sur la digue – Jocelyn Duff explique sa présence – Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.

Après une chute de neige, deux turbines hydrauliques sont recouvertes de blanc. Elles sont aujourd’hui immobiles au-dessus du niveau de l’eau qui passe à travers la digue. À leur droite, un ancien mur de maçonnerie.

Deux turbines hydrauliques demeurées dans le courant d’eau qui passe sous la digue au moment de sa réfection vers la fin des années 1990. Elles ont été photographiées sous la neige en décembre 2022 par Mario Castonguay.

Une roue à pales rouillée qui provient d’une turbine hydraulique a été déposée au sol près de la maison du Meunier.

Une roue à pales autrefois au cœur d’une turbine hydraulique demeure au sol derrière la digue. Elle illustre les anciens usages industriels.