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Un territoire à habiter et à aménager

Les moulins et l’église constituent un aimant qui attire le peuplement du territoire du Sault-au-Récollet. Les Sulpiciens, en tant que seigneurs, doivent faire bâtir un moulin. Pehr Kalm raconte: « Par un contrat signé entre ceux-ci (les Sulpiciens) et les habitants de l’île de Montréal, le clergé s’est réservé le droit d’obliger ceux-ci à moudre dans ses moulins. »

La fondation de la paroisse est récente : « Il n’y a pas bien longtemps que la plus grande partie est mise en culture, car ses habitants m’assurent que dans leur jeunesse, elle était presqu’entièrement recouverte par la forêt aux endroits où s’étendent maintenant des prés et des fermes. »

Illustration de la mission du Sault-au-Récollet telle que la concevait le curé Beaubien en 1898. En haut, la rivière des Prairies, au milieu, le fort entouré de palissades. Le texte en bas situe l’entrée du fort et les bâtiments : l’église, les maisons des sœurs, des missionnaires et des fermiers ainsi que les bastions.

Le fort de la mission de la Nouvelle-Lorette tel que représenté dans le livre « Le Sault-au-Récollet : ses rapports avec les premiers temps de la colonie : mission-paroisse » de Charles-Philippe Beaubien, curé du Sault, publié en 1898.

 

Afin d’encourager le départ des familles autochtones du Sault-au-Récollet, le territoire fut divisé en trois rangs parallèles à la rivière. Le premier rang occupait les terres défrichées par les Skawenatironon, qui résidaient autour du fort. Ces terres avaient la plus grande valeur. La superficie défrichée couvrait environ sept kilomètres carrés, jusqu’à la rue Sauvé aujourd’hui. Le second rang s’étirait jusqu’à la Côte Saint-Michel (rue Jarry) et le troisième rang se déployait au sud de cette limite.

Les nouvelles concessions encerclèrent graduellement les terres exploitées par les Premières Nations. La pression augmenta sur les dernières familles autochtones lorsque leurs champs vinrent à s’épuiser. Pour l’église, « le prêtre qui la dessert a l’intention d’en construire une neuve, en pierre, l’année prochaine et on a déjà commencé d’apporter de la pierre et d’autres matériaux à cet effet. »

Le curé Chambon souhaite rallier les paroissiens les plus éloignés à son ambitieux projet, soit ceux qui habitent la Côte Saint-Michel. Pour les amadouer, le prêtre sulpicien commande en France la reproduction de l’œuvre d’un grand maître. Depuis ce temps, on peut admirer le tableau du Grand Saint-Michel qui orne l’intérieur de l’église de La Visitation.

Détail d’un exemplaire colorié à la main de la carte de l’île de Montréal d'André Jobin de 1834. Laval est en haut. Le territoire de la paroisse du Sault-au-Récollet apparait en bleu. Entre les deux, coule la rivière des Prairies. À la droite d’une flèche, l’île de la Visitation.

En bleu, le territoire de la paroisse du Sault-au-Récollet sur un exemplaire colorié de la carte de l’île de Montréal d’André Jobin publiée en 1834.

Une infographie propose, en transparence par-dessus une photo aérienne récente du Sault-au-Récollet, un dessin en perspective de la mission d’évangélisation du fort Lorette. Les trois arches à l’avant-plan représentent des façades de maisons longues du village autochtone.

La Mission de la Nouvelle-Lorette superposée au cadre bâti du Sault-au-Récollet aujourd’hui. Cette représentation présente l’hypothèse la plus plausible aux yeux des archéologues concernant le village autochtone. Il est localisé derrière le fort plutôt qu’en amont sur le rivage.