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Une grande sculpture de pierre, de béton, de fonte et d’acier

Le naturaliste Pehr Kalm serait charmé s’il visitait aujourd’hui le Site des moulins. Il profiterait du parc-nature pour répertorier des espèces de plantes et d’arbres indigènes. La digue s’est transformée en belvédère. Ce pont habité agit comme une interface entre la ville moderne et le paysage bucolique de l’île de La Visitation. Il permet d’apprécier la vue sur le bassin aux eaux tranquilles. De l’autre côté, les vestiges d’un passé révolu interpellent le visiteur.

Le violent courant de la rivière du temps de Kalm s’est assagi. Cependant, le lieu opère toujours sa magie. Les sens de la vue et de l’ouïe sont continuellement sollicités. Des parties ajourées dans la chaussée de la digue dévoilent les anciens canaux de dérivation. Le tumulte des torrents d’eau sous les pas évoque la force hydraulique.

Les fenêtres dans les pans de murs de pierre et de béton ouvrent des vues sur un passé que l’on devine jadis bourdonnant d’activités. En contrebas, les turbines d’acier se sont figées dans le flux du courant. Le visiteur pénètre alors dans une grande sculpture de pierre, de béton, de fonte et d’acier. Il déambule sur des plateformes de bois et de métal.

Détail agrandi d’une carte géographique de 1744 décrivant l’île de Montréal et l’île Jésus (Laval). Entre ces deux îles, on retrouve le fort Lorette, l'église paroissiale et les moulins du Sault-au-Récollet, entourés d’une ligne rouge pointillée.

L’île de la Visitation, les premiers moulins, le fort Lorette et la chapelle de la mission d’évangélisation aux premiers temps de la paroisse du Sault-au-récollet, une vingtaine d’années après le départ des Autochtones pour Kanehsatà:ke.

Carte géographique de 1744 décrivant l’île de Montréal et l’île Jésus (Laval). À la droite de la carte, la rivière des Outaouais et le lac des Deux Montagnes. À la gauche, le fleuve Saint-Laurent.

Vue générale de l’Archipel de Montréal sur la Carte de l’Îsle de Montréal et de ses environs dressée par N. Bellin en 1744.

 

Les greffes contemporaines s’immiscent dans les vestiges sans jamais les dénaturer. Les colonnades de vignes grimpantes modulent l’espace intérieur. Le spectre de bâtiments industriels surgit ici et là des ruines, représentés par de grands profilés d’acier. Une haute structure verticale visible de loin constitue un repère visuel, à l’instar de l’ancienne cheminée de l’usine.

En terminant sa promenade, Kalm prendrait plaisir à saluer les passants. Leur mine réjouie indique qu’ils aiment fréquenter les lieux. De nos jours, les moulins du Sault-au-Récollet ne fabriquent plus de farine, de clous et de carton-fibre. Ils produisent des choses intangibles et essentielles : la découverte, le mieux-être, la plénitude.

Sur la digue des moulins, un ancien mur restauré en maçonnerie est cerclé de quatre structures d’acier. Elles représentent le volume des anciens bâtiments industriels. Derrière le mur, la tour d’acier qui occupe l’emplacement d’une haute cheminée d’usine en briques disparue.

Un mur de maçonnerie restauré témoigne du travail des artisans du Sault.

Une rangée de silhouettes de pêcheurs sur le rivage de l'île de Montréal en fin de journée. Ils sont postés au pied de la centrale hydroélectrique de la rivière des Prairies visible en arrière-plan. Ils espèrent faire de belles prises lors du retour de l'alose savoureuse, un poisson qu’ils apprécient.

Des silhouettes de pêcheurs d’alose alignés sur le rivage de l’île de Montréal.

État des lieux – faites la tournée du Site des moulins en vidéo
Vidéo avec transcription (FR). Sous-titrage disponible en français et en anglais.