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Mutinerie au sein de l’Équipe « S » du Canadien Pacifique

Une photo en noir et blanc de Walter Moberly et de dix autres hommes d’une équipe d’arpentage du CP. Les hommes sont vêtus de complets et sont répartis en trois rangs approximatifs devant un édifice. L’un des hommes est étendu sur le côté au premier rang. Le deuxième rang est constitué de quatre hommes assis, et le troisième rang de six hommes debout.

Walter Moberley et l’équipe d’arpentage géologique du Canadian Pacifique, à Victoria

Coupure de presse d’une annonce publicitaire disant qu’on cherchait à embaucher des hommes « de bonnes mœurs et qualifications » pour l’équipe d’arpentage du Chemin de fer du Canadien Pacifique.

Annonce de recherche d’employés pour l’équipe d’arpentage du Chemin de fer du Canadien Pacifique

Les travaux d’arpentage du Chemin de fer du Canadien Pacifique (CP) ont commencé après l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération en 1871. Le chemin de fer suivait la route d’accès à la région de Cariboo que les membres des Royal Engineers avaient construite. En juillet, Robert M. Rylatt, ancien membre des Royal Engineers, fut engagé comme quartier-maître de l’Équipe « S » du Canadien Pacifique pour s’occuper de la gestion des matériaux, de la nourriture et des vêtements de l’équipe. Rylatt, qui a documenté son expérience, partit à la fin d’août 1871 avec quatre arpenteurs-géomètres, seize bûcherons, huit porteurs, un chasseur, et 45 animaux pourtant chacun 300 lb (135 kg) de charge. L’un des bûcherons était l’ancien sapeur Philip Jackman.

Rylatt limitait sévèrement l’accès et la consommation des provisions, ce qui contrariait les membres de l’équipe, si bien qu’en mars, Rylatt était ridiculisé et harcelé quotidiennement. Il consigna dans ses notes qu’il y avait sept ou huit intimidateurs – des « durs » – dans le groupe qui faisaient preuve d’une insubordination manifeste et se mutinaient ouvertement. Les « durs » énumérés étaient Roberts, Reilly, Jackman, Reynolds, Rainier, Keating et Reuff.

Une image dessinée et coloriée à la main d’hommes en canot accostant. La rive est bordée de buissons et d’une dense forêt dont les arbres se font renverser par le vent et sont frappés par la foudre.

L’Équipe « S » accoste sur la rive du fleuve Columbia

Une photographie du journal couvert d’une reliure en cuir orange brûlé de Robert M. Rylatt. La couverture porte plusieurs déchirures et quelques petites taches foncées.

Le journal de Robert M. Rylatt, 1885

 

Convaincus que Rylatt cachait du sucre, les durs l’affrontèrent. Ils se plaignirent des rations de bœuf salé et insistèrent pour qu’on leur offre autre chose à manger. D’après Rylatt, la confrontation dégénéra lorsque Jack Cox, le cuisinier du camp, avertit Rylatt que Reilly avait attrapé le steak de Rylatt dans la poêle à frire et l’avait jeté dehors. Lors d’une autre altercation sur la nourriture, Rylatt réagit avec une hachette et coupa une partie de trois des doigts de la main gauche de Reilly. Les hommes menacèrent de défoncer la porte de l’entrepôt à provisions et Rylatt fut forcé de déménager son lit dans l’entrepôt et de défendre la nourriture de son fusil.