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Sarah Ann Lovegrove

Jackman travailla à la route d’accès à la région de Cariboo durant une bonne partie de 1862 et de 1863, mais il passa assez de temps à New Westminster pour y rencontrer sa future épouse, Sarah Ann Lovegrove.

Sarah est née le 16 décembre 1839 à Middlesex, en Angleterre. Ses parents étaient John et Mary Lovegrove. Sarah fut admise à la maison de travail de St. Pancras en novembre 1861, à l’âge de 22 ans, et y travailla comme domestique. Les maisons de travail, aussi appelées hospices et asiles de pauvres, fournissaient du travail et des conditions de logement rudimentaires, mais elles ne constituaient pas des lieux de vie idéaux : elles étaient surpeuplées et les maladies y proliféraient.

Une photographie en noir et blanc, prise en 1917, de Sarah Ann Jackman, âgée, sur le perron avec ses deux petits-enfants. Sarah a les mains sur les épaules des enfants.

Sarah Jackman avec ses arrière-petits-enfants, Laurie et Bessie Switzer, 1917

 

Une coupure de presse du numéro du journal The Daily British Colonist du 17 septembre 1862. L’article décrit l’enthousiasme entourant l’arrivée imminente en Colombie-Britannique de navires, transportant des filles à marier, partis d’Angleterre. On y exprime aussi une certaine inquiétude que les femmes voyageant à bord du Tynemouth se fassent séduire pendant son escale à San Francisco.

Le Tynemouth à San Francisco

Malheureuse dans les conditions de vie de la maison de travail, Sarah s’embarqua le 9 juin 1862 sur le Tynemouth, un navire transportant des filles à marier, en partance pour la Colombie-Britannique (en passant par le cap Horn). Elle était l’une des 40 passagères parrainées par la Columbia Mission Society. Il y avait aussi 280 autres passagers à bord, dont 20 femmes parrainées par la Female Middle Class Emigration Society. Les femmes parrainées étaient isolées du reste des passagers et surveillées par des chaperons. Les chaperons étaient d’avis qu’ils devaient protéger les jeunes femmes des attentions des hommes de l’équipage en confinant celles-ci dans la cale pour la plus grande partie du voyage de 99 jours. Les jeunes femmes furent également reléguées au navire durant l’escale de treize jours au port des îles Malouines, de même que durant la deuxième escale à San Francisco. Certains officiers et membres de l’équipage eurent pitié d’elles et leur apportèrent du savon, du lait, des œufs et des oranges.

Les conditions dans lesquelles vivaient ces femmes à bord du Tynemouth étaient difficiles. L’espace y était encombré et mal éclairé, et la nourriture inadéquate. Les femmes préparaient elles-mêmes leurs rations et lavaient la vaisselle, la coutellerie et les ustensiles de cuisine dans des seaux d’eau de mer froide. Les vêtements lavés à l’eau de mer finissaient par s’encroûter de sel et ne séchaient jamais complètement, et nombreuses sont celles qui cessèrent simplement de faire du lavage.

Une mappemonde sur laquelle le voyage du Tynemouth est représenté par une ligne rouge. Cette ligne part du sud de l’Angleterre, traverse l’océan Atlantique, contourne la pointe méridionale de l’Amérique du Sud, puis remonte vers le nord dans l’océan Pacifique jusqu’à l’île de Vancouver.

La traversée du Tynemouth