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La nature comme modèle

Planche de trois pointes de projectiles en pierre taillée aux formes diverses.

Des pointes de projectiles en pierre taillée qui démontrent un savoir-faire hors du commun.

Pour la conception des objets, les Anicinabek utilisaient des matières directement issues de l’environnement. Bois, ossements, épines de porc-épic, tout était prélevé dans la nature, aux alentours. L’écorce de bouleau avait de nombreuses fonctions et une grande importance. On la découpait de l’arbre toujours vivant et on l’utilisait pour de nombreuses créations : revêtement des habitations, canots, contenants et paniers, cornets pour appeler l’orignal, etc. Pour les Anicinabek, la différence entre art et artisanat n’avait aucun sens. Pour eux, nulle frontière entre l’objet décoratif ou l’objet usuel, c’était en fait le même objet. Le terme « art » comme nous l’entendons, n’a que peu de résonance les Premières Nations. Ceci n’excluait pas une démarche artistique et créative chez l’artisan, mais « l’objet d’art » n’était jamais que cela.

Planche montrant les pièces restantes de quatre vases en céramique, décorées de motifs variés.

Ces fragments de poterie en argile cuite proviennent de la région du lac Abitibi.

Chez les Anicinabek, l’acte de créer est issu d’une tradition millénaire qui traduit leur adaptation à l’environnement nord-américain. L’absence de données historiques manuscrites nous en fait probablement rater en grande partie la profondeur et nous prive d’une interprétation quant à la création. Ce qu’il est possible de constater, c’est à quel point leurs travaux ont toujours représenté le lien qui unit l’homme à la nature, ainsi qu’à la dimension spirituelle de l’existence (ancêtres et esprits).

Objet orné de motifs variés, de forme rectangulaire ayant une ouverture vers le haut, muni d'une ganse et d'un couvercle.

Boîte et couvercle en écorce.

Ceinture de perles tissées, de forme rectangulaire allongée, aux teintes mauves et blanches. On y décerne la forme d'une hache comme décoration.

Une ceinture de perles wampum.

Leur expression artistique a également été influencée par le contact avec les autres Premières Nations ainsi qu’avec les Européens arrivés au Canada. La création artistique des Anicinabek s’est alors enrichie d’objets et de vêtements délicatement ornés de perles, de sculptures, de dessins et de peintures. Une transformation progressive qui rejoint aujourd’hui des artistes de l’école du «woodland art», comme Norval Morrisseau et Frank Polson.

Peinture aux couleurs franches représentant deux personnages aux côtés d’un arbre.

Tree of life (Arbre de vie), par Frank Polson, acrylique sur toile (2017).